Le pouvoir de la lenteur 迟迟

Forger, tremper, polir ... Patiemment

Prendre son temps alors qu'il s'agit d'apprendre à agir comme l'éclair ? Pourquoi cela devrait il être un paradoxe ? 迟迟


Nos Sifu ne nous ont jamais d'aller vite : ils nous ont toujours dit de "terminer nos mouvements". Ou encore : "si tu es capable de le faire lentement, tu sauras le faire vite, l'inverse pas toujours"

Les arts martiaux dits "traditionnels" aujourd'hui étaient littéralement destinés à former des "machines de guerre" autrefois. La question pour les pratiquants n'était pas de marquer quelques points sur un ring ou dans une cage, mais une question de vie ou de mort.
Notre héritage est donc celui de ceux qui ont... survécu au combat ! Implacable logique... Dans ce qu'ils nous ont légué, rien ne dit qu'il faut se précipiter, tout est éloge de la lenteur.
 

L'objectif est de pratiquer vos formes, vos basiques, vos techniques en pleine conscience.
 
D'une manière plus générale, "progresser trop vite" est contre productif, même si c'est tellement contemporain. "Zapper" d'une technique à l'autre, passer la première, la seconde, la troisième forme... comme on passe les vitesses de sa voiture en étant pressé. Faire du Chi Sao sans en avoir les bases. 
 
Ne répondez pas à la force par la force, ni à la précipitation par la précipitation : vous êtes à l'entrainement !  
Parfois, vous travaillerez avec des partenaires qui vont "trop vite" ou "trop fort", ou les deux : des "bras de plomb". Et vous remarquerez à la fois leurs défauts techniques ("c'est tout bancal") et votre incapacité à gérer cela, malgré leurs faiblesses techniques évidentes. C'est l'opportunité pour vous de tester vos techniques "sous pression" et parfois de constater que cela vous gêne moins qu'avant : vous avez progressé. Et c'est une invitation à continuer votre travail technique : le secret est dans le travail et vous êtes sur le chemin.
 



La vitesse peut aussi cacher beaucoup de défauts – en particulier une mauvaise technique. Trop souvent, la biomécanique est médiocre – les coudes se replient vers l'extérieur, les épaules se soulèvent, le genou et la cheville ne sont pas alignés – des éléments qui peuvent réduire considérablement la puissance et l'efficacité.

C'est pourquoi le travail « lent » devrait faire partie de chaque entraînement. Cela signifie que vous devez pratiquer diverses techniques très, très lentement, tout en vous concentrant intensément sur ce que vous faites et comment vous le faites, en faisant attention à la biomécanique correcte, à l'équilibre et à la forme pour essayer d'éliminer toute erreur de technique.

Ceci est particulièrement important quand on débute. Lors de l'apprentissage de nouvelles compétences physiques, l'esprit s'efforce de les intégrer automatiquement dans un vocabulaire appris de mouvements corporels automatisés. Mais si vous apprenez la technique trop vite, la technique sera probablement bâclée et imparfaite. Si vous pratiquez très lentement, vous pouvez vous concentrer, en décomposant chaque technique en ses parties individuelles.

C'est pourquoi les étudiants plus expérimentés ont tant de difficulté à corriger leur forme - ils ont tellement intégré la technique dans la mémoire musculaire qu'à moins qu'ils ne se concentrent sur ce qu'ils font en termes d'amélioration de leur technique, ils reviennent simplement à ce qu'ils ont fait tout au long. 

Pratiquer lentement : travailler sur la technique de base, en passant en revue les détails du mouvement, en faisant des corrections, etc.

Corriger une mauvaise forme est beaucoup plus difficile que de l'apprendre correctement au départ.

Le concept de "lent" est un aspect de la première forme, Siu Lim Tao, qui est la base du Wing Chun. C'est aussi ce qui se passe dans le Tai Chi où la performance est lente, mesurée et précise - chaque nuance méticuleusement pratiquée, la lenteur en effet isolant chaque partie de la technique afin qu'elle puisse être apprise correctement.

Ce même avantage peut également être apporté à pratiquement n'importe quel forme. La pratique lente doit être répétée, encore et encore, littéralement des centaines de fois jusqu'à ce que tout devienne automatique.

Si vous intégrez le « lent » dans votre pratique, votre technique s'améliorera, les mouvements inutiles seront éliminés et vous apprendrez à mieux garder votre équilibre grâce à des progressions de mouvement. Ainsi, votre technique s'améliorera et vous deviendrez plus fort et plus rapide, ce que vous visiez en premier lieu.




Voici cinq façons de ralentir et d'améliorer votre entraînement d'arts martiaux :

1. CONCENTREZ-VOUS SUR CE QUE VOUS FAITES.
Concentrez vous sur le processus. Au lieu de penser à où vous voulez être dans plusieurs semaines, faites attention à où vous en êtes aujourd'hui et à ce sur quoi vous devez travailler au cours d'une seule séance d'entraînement. Si le but est important, ne jamais oublier que c'est le chemin qui vous y mène, et que chaque pas vous permet d'avancer.

2. SOYEZ PATIENT.
L'entraînement aux arts martiaux est un marathon, pas un sprint. Vous devez être patient et vous donner du temps – du temps pour que votre corps et votre esprit s'adaptent à votre entraînement et s'améliorent. Même si vous voulez que ces changements se produisent du jour au lendemain, ce n'est pas réaliste. Et si vous avez l'impression d'avoir du mal à être patient, consultez le conseil n°1 (concentrez vous sur le processus).

3. NE CHERCHEZ PAS DE RACCOURCIS.
Il n'y a pas de "hacks" ou de raccourcis d'entraînement aux arts martiaux. Il n'y a pas de secrets pour sauter des étapes; il faut marcher avant de pouvoir courir. Et cela signifie que tout se résume à l'engagement, à la discipline et à l'effort. Si vous montez les escaliers " marches à la fois, vous risquez de tomber.

4. PRENEZ SOIN DE VOUS.
Maintenir un niveau d'entraînement intense semaine après semaine, jour après jour, n'est pas durable. Votre corps a besoin de temps pour récupérer . Donnez vous des jours pour ralentir, vous reposer et vous recentrer sur ce dont vous avez besoin physiquement et mentalement pour continuer à progresser.

5. ENTRAÎNEZ-VOUS À MI-VITESSE.
Ralentir volontairement vos mouvements peut vous aider à attraper des erreurs que vous ne saviez pas que vous faisiez. Si vous ne remarquez pas de petites erreurs ou ne corrigez pas les schémas de mouvement, vous continuerez à répéter encore et encore une mauvaise forme.

Références : 

"Améliorer l'efficacité du mouvement par la lenteur qualitative : une discussion entre la philosophie de Bergson et la pédagogie des arts martiaux asiatiques" (PDF en anglais


Suivez-nous sur Facebook